Enfin ! Après des mois d’attente – des années pour certaines – les Gazelles du Rallye Aïcha des Gazelles 2025 sont aux portes du désert. 342 concurrentes impatientes de s’élancer à la conquête des pistes. Mesdames, à vos marques, prêtes …
Soleil de plomb, ciel bleu azur et sable à perte de vue. Un décor de « carte postale » pour Olivia et Gaëlle, de la team
116 (Olivia COQUEREL / Gaëlle MAURICE)
, deux normandes qui découvrent le Maroc pour la première fois. Au pied de leur 4X4, les quarantenaires explorent les lieux avec des yeux qui pétillent. Dans leurs sourires, un mélange d’appréhension et d’excitation pour ces belles-sœurs qui n’ont qu’une hâte : « que ça démarre ! ». Sur la ligne d’arrivée au campement, émotion partagée quelques voitures plus loin par Céline et Khadija de la team
197 (Celine SERNA-MUETH / Khadija BENAISSI)
, deux amies dont c’est aussi le premier RAG. « La préparation a été longue, il y a eu beaucoup de joies, de larmes aussi. On a même dû essuyer quelques moqueries masculines… Mais nous sommes des femmes d’affaires, les défis, on a l’habitude ! ».
Côté bivouac, les premières Gazelles installent leur tentes dans un paysages aux couleurs ocres. Une fois les voitures garées, il faut sortir les valises, les matelas, planter les sardines dans un sol sec et caillouteux… Pour Axelle et Colette de la team
40 (Axelle MASSON / Colette JOYEUSE)
, la stratégie commence ici. « Dans les véhicules SSV, il n’y a pas de places pour les affaires. Tous les jours, on range nos malles dans un camion. Alors on s’installe au plus près, pour gagner du temps le matin », explique Axelle, dont c’est le troisième RAG. Et cette année, cette responsable de casse auto se sent « hyper prête ! Je viens pour le plaisir, évidemment, mais avec l’expérience je me sens aussi plus légitime à rouler pour faire un bon classement ». Prête, Prune l’est aussi. A 71 ans, la Gazelle rempile pour son 26ème RAG de la team
192 (Adelaïde KERGALL / Françoise Prune SALTI)
, sans pour autant présumer de son expérience. « L’aventure n’est jamais la même. Tu peux toujours faire une erreur, manquer un CP, tomber en panne ou casser la voiture … Il faut rester vigilante ». Une maxime précieuse pour sa partenaire Adélaïde, qui vit son tout premier rallye. « Prune m’apporte sa connaissance du terrain. Il faut être capable d’improviser », philosophe cette coach en entreprise qui vient de passer quatre jours sans sa valise, arrivée en retard au Maroc. « Ça n’était pas prévu mais on a pu compter sur la solidarité des autres Gazelles pour nous dépanner. C’est le principe des femmes de savoir rebondir ! ».
Etre capable de se comprendre
Entre les tentes, certaines prennent des photos avec leur téléphone – qu’il faudra pourtant rendre avant le départ officiel. A quelques pas, dans l’espace restaurant, d’autres sont plus studieuses. Sous les premières vagues de chaleur, elles posent leurs points sur les cartes qui vont les guider tout au long du périple. L’angoisse d’Anaïs et Harmony, deux sœurs de 37 et 34 ans originaires de la Drôme de la team
105 (Anaïs JUGE / Harmony VIGNON)
. « Il va falloir naviguer sur un territoire qui nous est inconnu. On ne sait pas si l’on sera à l’aise. Ce qui est sûr, c’est que l’on pourra compter l’une sur l’autre. Se connaître, ça permet d’anticiper les peurs, les tensions ou la fatigue de sa partenaire ». Même credo à la table d’à côté pour Émilie et Aimée de la team
23 (Emilie CAZAL / Aimée AMBROSINO)
, qui se sont rencontrées il y a plusieurs années sur un autre évènement. En cette première journée de prologue, le binôme a décidé d’inverser les rôles de conductrice et navigatrice « pour être capables de s’aider en cas de problème ». De quoi « bien comprendre ce que vit et fait sa partenaire, quelles sont ses difficultés », argumente Émilie, qui revient pour son troisième Rallye Aïcha des Gazelles. Sur son gilet rouge, la sage-femme a accroché un badge dont elle espère suivre la symbolique : sur les dunes, une gazelle en pleine méditation. «Avec les années, je suis moins stressée, j’ai plus de compréhension, de maturité. Pour cette édition, j’apporte ma zen attitude !».
Et de l’apaisement, elles vont en avoir besoin les Gazelles ! Du courage aussi, de la patience, de la ténacité pour apprivoiser le désert marocain. Pour l’instant, elles crient, chantent, lèvent les mains. Sur la photo de groupe du prologue, 342 femmes venues des quatre coins du globe. Des amies, des sœurs, des collègues de travail… Toutes partagent le même rêve : à Essaouira, passer la ligne d’arrivée. Mesdames, partez ! L’aventure vous attend… elle ne fait que commencer.