FOCUS

Des Gazelles de tous horizons

Actives sur le RAG et aussi dans la vie ! Sur le Rallye Aïcha des Gazelles, 251 professions sont représentées. Tour d’horizon parmi les 342 participantes de l’édition 2025.

Toutes ensemble, elles sont une photographie de notre époque. Enseignante, monitrice d’auto-école, gérante de camping, agricultrice ou ingénieure… Cette année, 98 % des Gazelles sont actives, avec une moyenne d’âge de 43 ans – à 71 ans la doyenne, Prune, est retraitée et la benjamine de 22 ans, Lysa, étudiante vétérinaire. Des expériences variées qui comptent face aux difficultés. De quoi, parfois, faire la différence selon l’équipage 153 (Nadia BETTAR / Yasmina JAOUHER) . « J’applique ce que je dis à mes patients », explique Yasmina, pharmacienne au Maroc et dont c’est la deuxième participation. « J’essaye de rester calme, d’écouter mon corps et quand quelque chose ne va pas, d’en prendre conscience pour relâcher la pression ». Organisées dans la vie, les femmes du binôme appliquent les mêmes préceptes pendant la compétition. « Nous sommes très structurées au quotidien, ça nous aide sur la course. Chacune est autonome et sait ce qu’elle a à faire. Mais notre sens de l’engagement et de la solidarité nous assure aussi de pouvoir compter l’une sur l’autre », assure Nadia, ingénieure industrielle.

Savoir déléguer

Au volant de son 4×4, Camille, la luxembourgeoise gestionnaire d’hôtel de la team 108 (Marine PARDIEU / Camille SCHOLTES) , a dû apprendre à déléguer et prévoir bien en amont, comme de nombreuses Gazelles, pour pouvoir quitter son travail le temps des épreuves. « Plus de deux semaines de pause, c’est énorme quand on est entrepreneuse. Il a fallu trouver des solutions, s’organiser longtemps à l’avance et passer la main pour assurer mes responsabilités. Pas le choix si je voulais partir ! ». Marine, sa binôme et gestionnaire immobilier, reconnaît être rentrée du bureau « régulièrement après minuit ces dernières semaines : le RAG tombe dans la période des bilans, j’ai été obligée d’anticiper ». De quoi savourer une vie sans téléphone et oublier, le temps de l’aventure, le quotidien et le boulot. Une satisfaction qui revient souvent chez les Gazelles, comme Murielle et Aloha, de la team 237 (Aloha MARIOT / Murielle NARDOT) . Le duo travaille pour un concessionnaire automobile de Limoges et en voiture, elles avouent laisser de côté « les mails, les obligations, l’actualité … Ce sont 15 jours où seul le rallye existe ! ». Mais au Maroc, elles savent qu’elles peuvent compter sur le soutien de leurs collègues, une quinzaine de personnes qu’elles retrouveront à Essaouira sur la ligne d’arrivée. « Ils sont tous sur le live pour suivre notre parcours. Pour notre premier l’an dernier, lors de l’épreuve des dunes, on était arrivées tard sur le second CP, à plus de 15h. Là il est 8h45 et on y est déjà. Ils doivent être fous derrière leurs ordinateurs de nous voir l’atteindre si vite !». Même enthousiasme au travail de Dominique, sapeur-pompier de 42 ans : « J’ai reçu des messages, mes collègues suivent la course ». De quoi leur donner envie ? « Pas du tout ! Dormir en tente pendant 10 jours, se faire du mal avec le rythme et les conditions rudimentaires… La plupart sont des hommes et m’ont dit « mais tu es folle ! ». Ils ont besoin de leur confort », s’amuse l’équipière de la team 20 (Maria Julia DA SILVA VISCARDY / Dominique CAPDEVIELLE) .

Faire appel à son réseau

Pouvoir compter sur son réseau est d’ailleurs un véritable avantage quand on prépare le RAG. Cheffes d’entreprises – la profession la plus représentée avec les infirmières – Béa et Berta ont ainsi pu rassembler rapidement les financements nécessaires à l’inscription grâce à leur carnet d’adresse fourni. « On a fait appel aux sponsors qui nous connaissent, aux liens d’amitié dans le travail. On sait que c’est une chance », reconnaît la team 24 (Béatrice BORDIER / Berta DA CUNHA) . Et comme au travail, les deux leaders se donnent à fond : « On vient pour se dépasser, évidemment. Mais on n’oublie pas le plaisir. Le but c’est de kiffer, pas de monter en pression ». Avis partagé par Maria Julia, commerçante de la team 20 (Maria Julia DA SILVA VISCARDY / Dominique CAPDEVIELLE) et concurrente pour la seconde fois. « Je viens chercher des sensations fortes. Mais je viens aussi pour faire le vide complet, sortir du quotidien pour mieux revenir ». Et au retour, peu importe la profession, le classement ou les difficultés traversées : après le RAG, ces femmes de courage deviendront toutes Gazelles à vie.

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