La team médicale, aux petits soins pour les Gazelles
Ils sont 10 sur le RAG à s’occuper des 342 compétitrices, infirmiers, médecins, kinés et sophrologue. Au bivouac ou sur la route aux côtés des Gazelles, les soignants ne chôment pas pour leur assurer une prise en charge en toute sécurité.
C’est l’une des nouvelles recrues de cette édition 2025. A 29 ans, Elisa découvre le soin « made in rallye ». Sous la tente médicale, des tables de camping pour bureau, de grands sofas marocains séparés par de longs draps blancs en guise de lits de consultation et des cartons de médicaments. De quoi « changer de l’ordinaire » pour cette jeune médecin urgentiste. « J’aime l’aventure, la nouveauté. Sur le plan médical, c’est rarement grave, de petits bobos… Par contre les filles sont sous pression, stressées par les épreuves. Il faut prendre le temps de les rassurer. On leur rappelle qu’on est là, que ça va aller ».
Ici, l’écoute est capitale, même si les consultations durent peu de temps. « Les gros pépins sont rares, ce sont surtout des tensions musculaires liées aux heures passées dans les véhicules », constate Antoine, l’un des deux kiné-ostéopathe présent sur le rallye. « On a du matériel de base, des bandes pour les entorses ou les problèmes de genoux … Mais notre outil principal ce sont nos mains. On fait beaucoup de travail de relaxation et de détente. On est aussi là pour remotiver les patientes en cas de coup dur ». Plus que les corps secoués dans les dunes ou sur les roches, mis à l’épreuve par la fatigue et le manque de sommeil, c’est le moral qu’il faut tenir pour avancer.
Apprendre à respirer
Pour la première fois cette année les filles peuvent donc profiter des conseils de Bertrand, sophrologue. Nombre de Gazelles oblige, pas de séances d’une heure comme au cabinet, mais de courtes sessions de quinze minutes, en individuel ou en petit groupe – jamais plus de six. « L’idée est de leur donner rapidement des clés pour se détendre ou s’endormir malgré le bruit sur le bivouac. Apprendre par exemple à mieux respirer, à lâcher prise quand le stress monte ou que les problèmes s’accumulent ». Pour Pierre, infirmier sur le RAG pour la cinquième année, le maître mot c’est l’adaptation. « Notre objectif c’est que les filles puissent reprendre la course. On relativise beaucoup plus qu’en temps normal, tout en s’assurant qu’elles repartent en sécurité ». Et si les soignants aiment à revenir au Maroc, c’est qu’ils trouvent sur le bivouac « une solidarité indispensable », selon l’infirmier. « Les journées sont longues : les filles peuvent passer dès cinq heures le matin et le soir jusqu’à minuit. Sans cette entente, cette entraide entre nous, l’exercice serait impossible ». L’esprit Gazelle, tout simplement !