Laurie et Isabelle, les éternelles optimistes
Cinq ans qu’elles attendaient leur premier RAG. Pour arriver jusqu’au Maroc, le duo canadien a dû en affronter des tempêtes ! La Covid, les reports, les financements à trouver, la maladie… Des épreuves qui rendent l’aventure encore plus intense.
Depuis leur arrivée, elles se sentent « capotées ». Comprenez impatientes, excitées, dans tous leurs états. Un mélange d’émotions qui les rend folles de joie : « C’est encore plus grandiose que ce que l’on imaginait. Tout est waouh, on ne peut pas savoir sans le vivre ». Le seul duo canadien a bien mérité sa place sur ce 34ème Rallye Aïcha des Gazelles. Inscrites pour l’édition 2020, Laurie, 41 ans et Isabelle, qui va fêter ses 39 ans dans le désert, ont vu leur participation reportée l’année de la Covid. Et puis la vie, le travail, les frais supplémentaires et un diagnostic de leucémie pour Isa ont bien failli leur coûter leur place. Alors au milieu du désert, la team 219 (Laurie BERGERON / Isabelle PAWLIKOWSKI) savoure sa chance, à coup de sourires et d’éclats de rire. « L’aventure n’est pas celle que l’on avait prévu il y a cinq ans. On ne la vit pas de la même manière, mais on est d’autant plus reconnaissantes de pouvoir être là ».
A chaque problème sa solution
Originaires de Chibougamau et Chapais, deux bourgades du nord du Québec, les conseillères en information scolaire et cheffe d’entreprise découvrent des paysages inédits. « Chez nous, il y a encore de la neige. L’hiver, il fait moins 30. On vit entourées de plaines, de lacs, de forêts… On va à la pêche ou chasser l’orignal. Cet environnement désertique, cette chaleur, on ne connaît pas ! » s’émerveille le duo. De quoi, tout de même, leur donner quelques sueurs. Pour Laurie, la conductrice, c’est l’angoisse des dunes. « J’ai beau faire de la jeep et de la motocross, le sable c’est une première ». Isa, elle, avoue une certaine appréhension à reconnaître le relief et s’orienter avec les cartes. Mais pas question d’entamer leur optimisme. Leur credo ? « Pas de problèmes, que des solutions. On est parties du Canada le 7 avril. Venir jusqu’ici était déjà une aventure alors on profite de tout ! ». Malgré les annulations, Laurie confesse n’avoir jamais défait sa valise, préparée pour 2020. « Quelque part, on savait qu’on finirait par partir. On avait vraiment la volonté de vivre notre rêve ».
Dans leur 4X4, les Gazelles ont accroché au rétroviseur un casque de pilote rouge miniature. Sur le frein à main, des bracelets offerts par leurs amis. Et dans la valise de ces deux mamans, une photo de leur famille. Elles se disent surprises du soutien envoyé par leurs compatriotes. « Cette année nous sommes les seules canadiennes sur le parcours. On a reçu des messages sur internet, les gens nous suivent, nous disent que l’on représente le Canada ». De quoi leur mettre la pression ? Sans doute un peu, mais aussi de quoi les motiver. Surtout Isabelle, diagnostiquée il y a un an et demi. « Le Maroc, ça a été ma motivation à la sortie de l’hôpital. Préparer le RAG m’a aidé à me pousser, à me dire qu’il fallait tenir le coup malgré la leucémie. Sans ça, j’aurais sans doute été une patate de sofa… mais j’ai gardé le moral pour arriver jusqu’ici !». Au milieu du désert, les Gazelles reprennent la route. Au loin, l’on voit s’éloigner deux petits drapeaux bleu et blanc flotter sur le toit de leur voiture, emblème du Québec. Cap sur l’aventure. Cap sur l’optimisme.