La fatigue commence à se faire sentir chez les Gazelles qui ont été amenées à repousser encore plus leurs limites dans cette étape 5 qui a mis leurs nerfs à rude épreuve !
Les mines sont fatiguées en ce matin d’étape 5. Pourtant, à la veille de la dernière étape, pas question de relâcher la pression ! Et ça tombe bien parce que le directeur sportif annonce une étape difficile. Et le ciel laiteux complique la navigation car les équipages ont peu de visibilité… Ludovic conseille donc de se fier au relief du Djebel Bani. « On a déjà eu ces conditions il y a deux jours donc on y va tranquille mais j’espère quand même que le soleil va se lever », détaille Coralie, de la team 120 (Coralie CASELLES / Marie GIROUD) . « On avance mètre par mètre », explique, de son côté, Julie, de la team 233 (Julie LAHAYE VERHOEVEN / Hermine HOMMET) .
Pour cette nouvelle journée, les Gazelles commencent par un passage de sable. Si certaines font un peu la grimace, d’autres se réjouissent ! À l’image de Maïwenn et Cindy, de la team 241 (Maïwenn DANGIN / Cindy BONNIN) . « Moi j’adore le sable et les sensations de glisse que ça procure », décrit Cindy, qui ajoute : « En plus, le matin comme ça, c’est dur et ça passe bien ». Dans les faits, c’est pourtant plus compliqué.
En effet, quelques secondes plus tard, Valérie et Léna, de la team 222 (Valérie BAQUE / Léna BAQUE) , s’ensablent. Virginie rassure les deux Gazelles tankées : « Il en faut bien un pour commencer ». Ni une ni deux, les Gazelles sortent leurs sangles et le 4×4 des Gazelles peut reprendre son cap. Maïwenn et Cindy réclament un câlin en guise de récompense ! La team 241 (Maïwenn DANGIN / Cindy BONNIN) n’est pas au bout de ses peines et doivent ensuite aider Sabrina et Ludivine, qui n’avaient pas dégonflé, à sortir.
Différentes stratégies face aux difficultés
En balise 1, les équipages découvrent la topologie de leur journée. « On va avoir de grandes distances à parcourir entre les balises 2 et 3 alors on va faire un compromis entre le sable et la piste pour se soulager un peu et aller au bout de la journée », racontent Julie et Céline, de la team 125 (Céline KUYPERS / Julie CHAILLOLEAU FERNANDEZ) . Malgré la fatigue, les Gazelles ont prévu de « tout donner » pour cette journée pour leurs copines Laetitia et Stéphanie, de la team 128 (Laetitia MEYNET / Stéphanie DAMNON) , qui ont cassé leur 4×4 et sont donc désormais hors course.
La difficulté annoncée de cette cinquième étape soude les équipages qui échangent volontiers sur leurs caps et les reliefs à prendre en compte. « Moi ce qui me fait peur, c’est la balise 3. On va avoir une très longue distance à parcourir, notamment en traversant l’oued Drâa », analyse Malika, de la team 168 (Malika AJAHA / Hajar EL BIED) . « Qu’est-ce qu’on va faire ma Gazelle ? Choisir la facilité avec les pistes ou des caps difficiles », interroge Annick, de la team 179 (Annick SIRY / Séverine STANKOVIC) . « Pour nous, c’est tout vu, ce sera piste ! », s’amuse Chrystelle, de la team 228 (Isabel TORRESANO / Chrystelle RONDEL) . « En soi, prendre les pistes, ça rajoute 3,5 km donc on continue sur les pistes », estime Marie, de la team 162 (Marie BOYADJIAN / Emeline CALENDER) .
Comme prévu, la suite de la navigation est compliquée.. Après avoir dépensé beaucoup d’énergie à traverser l’oued Drâa pour rejoindre la balise 3, de nombreux équipages décident de contourner pour éviter le sable. Domitille et Natacha, de la team 178 (Domitille LE GENDRE / Natacha BROCHARD) , évitent même les barkhanes et finissent par perdre leur cap ! Certaines Gazelles choisissent de s’arrêter là pour rejoindre le bivouac. Il leur reste deux jours à tenir, elles souhaitent s’économiser !
« On est allées au bout de nous-mêmes »
Plusieurs équipages sortent du parcours et repassent en balise 5 avant d’aller chercher le quatrième checkpoint. « On ne savait pas ce qu’on aurait entre les balises 3 et 4 alors on a préféré faire dans ce sens-là », justifient Jessica et Mildred, de la team 198 (Jessica LARIVE / Mildred BOUCHOUCHA) . « Au final, on a fait 18 kilomètres en plus avec cet aller-retour mais au moins on ne s’est pas pris 120 kilomètres de pénalités », complètent les Gazelles. Un choix judicieux puisque Jessica et Mildred retiennent « une étape fatigante mais joyeuse ».
Le bilan est également positif pour Samira et Léa, de la team 35 (Samira DJOUMER / Léa CAQUARD) . « Il y avait de tout aujourd’hui, on a découvert un tout nouveau décor et de nouvelles sensations », résume Samira. La Gazelle est notamment « contente » d’avoir pu franchir de nouveaux passages sableux « pour se remettre dans le bain avant les dunes de Chegaga » du lendemain.
Celles qui vont chercher les balises 4 coûte que coûte affichent une grande fierté. « On est allées au bout de nous-mêmes », se targuent Julie et Céline, de la team 125 (Céline KUYPERS / Julie CHAILLOLEAU FERNANDEZ) . « On ne voulait pas faire les dunes parce que je sais qu’à partir de 16h c’est de la soupe et du coup on a failli abandonner mais, finalement, on s’est battues pour aller chercher la balise », se félicite Cathy, de la team 136 (Cathy PHILIPPART / Valérie SEELI) .
« Ça y est, vous êtes de vraies Gazelles »
Les cris de joie résonnent en même temps que l’arrivée de Flore et Elisabeth, de la team 250 (Elisabeth LEDUC / Flore LEDUC) , qui serrent même les mains du pointeur Mustapha dans un élan de gaieté. « On a beaucoup changé d’univers, c’était parfois déstabilisant mais on est hyper fières de nous », se réjouissent la mère et la fille. « On s’est dit qu’on ne lâcherait rien et on a réussi », souligne Nathalie et Carla, de la team 22 (Carla POLO / Nathalie BELZUNCE) . « Ça y est, vous êtes de vraies Gazelles », complimente Betty, de la team 39 (Elisabeth KRAFT / Celia MASCART) , qui se veut rassurante sur la suite : « ça se fait bien, il faut juste passer entre les murs ».
À mesure que la soirée avance, l’arrivée en balise 5 prend des airs de fête ! Il faut dire que c’est la dernière vraie balise à trouver puisque les deux suivantes sont automatiques. Musique à fond, Jennifer et Melissa, de la team 138 (Jennifer LHERBIER / Mélissa BERT) , et Adeline et Christel, de la team 149 (Adeline GIOCANTI / Christel BRUNE) , sortent de leur 4×4 et dansent autour. « C’était une journée d’ascenseur émotionnel : on a pleuré, on a ri », récapitulent les Gazelles. Les nerfs lâchent et les larmes coulent parfois, comme pour Sabine, de la team 139 (Sabine EDOUARD PIECZONKA / Christelle MASSON) , rapidement réconfortée par les autres Gazelles. En cette cinquième étape, les équipages sont plus soudés que jamais.