Après six étapes, huit jours de conduite, d’émotions, de frayeurs, de sueur, de sable et d’éclats de rire, voici venu le temps de dire au revoir au désert. Une dernière nuit au bivouac pour célébrer les exploits de nos aventurières.
Entre les larmes et la joie, la corde est parfois mince. En cette dernière soirée, les Gazelles tanguent sur le fil des émotions. Elles réalisent ce qu’elles viennent d’accomplir. « Je suis partagée entre cette expérience incroyable et le fait de me demander ce que j’ai fait pendant ces derniers jours. Il y a plein de moment où on a voulu faire cap sur Grenoble et finalement, on est là. On a tenu jusqu’au bout », se rend enfin compte Hélène, de la team 189 (Hélène HAUSS / Séverine RIZZI) . Pour sa coéquipière Séverine, ici tout est intense, « les paysages, les rencontres, la gentillesse des marocains… ». Intense aussi, la fierté ressentie par les 342 Gazelles, comme Marion, de la team 126 (Marion LE BARS / Laure BARDINA LIEVENS) . « On a eu beaucoup d’angoisses avec la voiture Nana, qui a fait sa capricieuse mais qui a été tout aussi déterminée que nous. Elle porte le nom de ma cousine, qui souffre sclérose en plaque. Et d’être allées jusqu’au bout, pour elle, c’est incroyable ».
Des amitiés à vie
Sous les étoiles du Maroc, les filles trinquent à leur aventure. « On se rend compte de ce que l’on a accompli », raconte Sandra, de la team 243 (Sandra DA SILVA RODRIGUES / Audrey CLETIENNE) . « Quand on s’inscrit on sait que ça va être dur, mais pas à ce point. Le niveau sportif est vraiment élevé ». Aucune n’oubliera les heures de conduite – si longues parfois – les tankages, les pelletées de sable sous un soleil de plomb, les pleurs, aussi, face aux obstacles. Aucune n’oubliera non plus les cris de joie à l’arrivée sur les CP, les rencontres pour la vie, les souvenirs et l’intensité d’une aventure pareille. « On trinque à nous, à la fin des galères et aux nouvelles amitiés. Il va y avoir des échanges de numéro de téléphone, ça c’est sûr ! », parole de Gazelles !
Avant de lancer la musique, un dernier mot de Dominique Serra, la patronne du Rallye Aïcha des Gazelles. 34 ans qu’elle organise le RAG alors elle sait ce que l’on peut ressentir après une telle expérience : « L’aventure est intense. Quand vous la raconterez, pas sûr que vos proches vous comprennent. C’est un chapitre de votre vie que vous écrivez ici. La puissance de l’expérience va bien au-delà de ces centaines de kilomètres dans le désert. La puissance d’une femme ne se mesure ni à sa taille, ni à son niveau technique mais à sa détermination, sa capacité a se faire confiance, son courage à continuer quand tout est foutu ». Et si d’aventure, un imbécile remet en cause ce que vous êtes, vous pourrez toujours lui dire d’aller faire un tout sur la page du Rallye Aïcha des Gazelles, histoire de lui montrer de quoi vous êtres capables. Bravo les filles, vous pouvez vraiment être fières de vous.
